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jeudi 23 février 2017

PROFILAGES ET ERREUR DE CONFIRMATION










Le principal argument employé par les divinateurs, celui selon lequel leurs clients se reconnaissent dans leurs analyses, était moyennement contrebalancé, jusqu’à présent, par les études psychologiques sur les tests de personnalité. La bataille des années 1970 opposait, et oppose encore, les partisans des deux camps. Sans toutefois convaincre, pleinement, car une explication faisait défaut pour emporter pleinement la conviction.

Les inventaires de personnalité servaient d’argument facile, contre les astrologues, et les divinateurs de toutes sortes, afin de soutenir notamment la fausseté des portraits astrologiques. Il était usuel de se rapporter à l’effet Forer, appuyé par l’effet Barnum.
L’effet Forer date de la fin des années 1940. Il est basé sur le fait que les profils de personnalité n’ont pas besoin d’être exacts pour paraître exacts. Cette idée vint au psychologue Bertram Forer après qu’un graphologue lui ait proposé une analyse de sa personnalité à partir de son écriture. Il observait que des généralités suffisent, y compris fausses, pour impressionner le destinataire de l’étude. Cela signifie que chacun de nous se connaît mal. Il imagina un test consistant à remettre le même profil à tous ses étudiants, en leur demandant leurs réactions. Ils se reconnaissèrent tous dans le même portrait.

Copiant cette idée, Michel Gauquelin réitéra ce test avec des portraits d’assassins en demandant à 150 lecteurs de Science et Vie en 1968 s’ils se reconnaissaient, sans indiquer les noms des criminels. Beaucoup de personnes s’identifièrent dans le portrait psychologique du docteur Petiot dont le nom était omis. Lequel pendant l’occupation Allemande des années 1940, assassina plusieurs personnes dans son cabinet de consultation à Paris, pour brûler ensuite leurs cadavres dans sa chaudière, après les avoir volées. Ces personnes, majoritairement juives, croyaient que Petiot avait une filière pour passer en zone libre et échapper aux Allemands. Une preuve s’il en fallait une que l’on est victime de sa crédulité.

L’effet Forer est amplifié par l’effet Barnum, nom donné par le psychologue Paul Meehl à l’observation du patron de cirque selon laquelle « à chaque minute nait une poire ». Il faut savoir donner à chacun quelque chose qui lui plait. Pour être plus précis, user à bon escient de l’estime de soi par l’usage des compliments. Ainsi les portraits psychologiques des divinateurs se résument à des généralités inexactes, agrémentées de la mise en valeur de l’estime de soi de leurs lecteurs. Vous êtes Lion ? Le lion est noble et courageux. Peu importe si l’Histoire comporte plus de lâches que de braves. Toutes les lionnes ne se nomment pas Charlotte Corday.

Toutefois les portraits psychologiques, issus des tests, ne sont pas plus précis que ceux des astrologues. Un test D54 vous dira si une personne est intelligente, sans préciser de combien. Ni si cette forme d’intelligence trouve des applications dans toutes les circonstances de la vie. Telle est l’appréciation des cabinets de sélection, lesquels sont des grands consommateurs de tests, parce qu’ils les facturent à leurs clients les entreprises. Ces dernières ne sachant pas plus quel usage en faire ensuite, puisque les profils de recrutement dorment dans les tiroirs des DRH, excepté leur emploi -occasionnel- lors des sessions régulières de notation des performances des entretiens annuels d’évaluation.

Il y a certes les bilans de compétence de Pôle Emploi, d’origine canadienne, permettant aux chercheurs d’emploi de s’orienter, dont les résultats sont cependant eux aussi limités. Un bilan de compétence de chaudronnier, ne dira pas si la reconversion dans la chaussette, sera la solution au problème de chômage récurrent de la personne concernée. Ces outils sont imparfaits quelles que soient les méthodes mises en œuvre.
L’astrologie, comme les inventaires de personnalité, sont établis sur des stéréotypes. De la même manière que les bilans de compétence de Pôle Emploi, ou ceux d’un cabinet d’Outplacement[1], sont basés sur les fiches ROME. Les profils sont définis à partir d’emplois types. Vous avez une expérience de quelques années dans la conserve de petits pois ! Vous avez toutes les chances de percer dans ce secteur en persévérant, que de vous faire une place dans celui du bas résille. Certes des hôtesses de l’air se reconvertissent dans le funéraire, sans que la rime y soit pour quelque chose. Soit ces femmes reprennent l’entreprise familiale, en faisant le même métier que leurs pères. Cela signifie qu’elles «sont» dans le croque-mort depuis l’enfance. Soit à raison d’un choix de vie en changeant de compagnie. Voler signifie vivre régulièrement loin de sa famille. Se reconvertir dans les décès, revient à organiser les conditions du dernier voyage des autres, sur un vol des Pompes Funèbres, en vivant près des siens.

L’impression de la clientèle crédule, selon laquelle les profils établis par les divinateurs, comportent des ressemblances obéit au biais de l’erreur de confirmation. Les descriptions données comportent des éléments partiels dans lesquels la clientèle retrouve des qualificatifs, ou des situations passées, vécues. Sans que cela signifie que le divinateur ait un don oraculaire. Ainsi dans son étude sur les pratiques des voyantes parisiennes, André Salmon observait que les femmes présages formulaient des prédictions en fonction de l’origine sociale de leurs clients, ainsi que de leurs vêtements. En somme selon le style. L’homme bien habillé, avec un peu d’embonpoint, devait nécessairement entretenir une maîtresse en plus de sa femme légitime s’il portait une alliance. Il était réceptif aux problèmes de jalousie parce qu’il devait satisfaire les demandes de son épouse, ainsi que celles de son amante, dans la gestion de son temps libre. Les pseudo conseils, relatifs aux mauvaises surprises affectives, aussi vagues que soit l’expression, trouvaient ainsi un écho. Sans livrer ses secrets, l’homme se croyait compris. Il en allait de même pour la femme entretenue, en fonction de ses signes extérieurs de standing.

L’erreur de confirmation consiste à identifier dans un propos des éléments connus, et de les généraliser ensuite aux situations pour lesquelles les informations font défaut. Focaliser sur ce que l’on sait afin de généraliser le minimum de savoir à tout ce que l’on ignore. Ce biais est commun à plusieurs familles de pensées, et on le trouve massivement dans les catégories de personnes fréquentant les réseaux sociaux, les astrologues, les voyants, les crédules, etc…Il agit à la manière d’un limitateur de réflexion. Quel que soit l’argument que vous développez, ces catégories refusent de croire, car elles sont auto ancrées dans des pseudo certitudes. Ces personnes se reconnaissent entre elles, car elles utilisent les mêmes mots et expressions. Premier besoin de confirmation. Lorsqu’elles échangent entre elles, ces éléments de confirmation agissent comme des segments de certitude. En dehors de leurs stéréotypes elles sont incapables de raisonner ou de faire preuve d’intelligence.  

Ainsi d’une banale discussion sur les signes astrologiques, orientez la discussion afin de repérer à quelle famille de pensée vous avez affaire. C’est utile, notamment si vous avez besoin de savoir, s’il faut accorder votre confiance, à une personne limitée par ses capacités intellectuelles.

Entrainez-vous à repérer les déformations de pensée.
   ϕclaude thebault 23 fev 2017





[1] Claude Thebault, auteur de « Retrouver un Emploi » aux Editions d’Organisation a l’expérience du reclassement des cadres et du Search

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