Violences scolaires
De l’astrologie à
distance
On assiste, depuis que le marché de
l’astrologie voyance se contracte, au développement désordonné, et touffu,
d’offres d’enseignement à distance de l’astrologie. Le crédule serait tenté de
croire, à première analyse, que les astrologues assurent le pieu devoir de
transmission de leur ignorance, à la génération montante. Puisque n’ayant pu
prévoir l’avenir de demain, ils se préoccupent déjà du futur de l’après demain.
Rien n’est plus faux. Hier, maintenant, ou dans deux heures, les préoccupent,
beaucoup moins, que de se procurer l’argent nécessaire pour garnir de boites de
conserve les étagères de leur buffet de cuisine. Il est ainsi proposé de
l’astrologie à des fins alimentaires. Mars en taureau contre un pot de
confiture de fraise. Un paquet de gâteaux en échange d’un bon trigone. Une
plaquette de beurre de 250 grammes contre une opposition mercure jupiter sur
l’axe bélier balance. Lorsque l’on observe le niveau des prestataires on ne
peut qu’être déçu. Des sténo dactylo recyclées style Darmandy, des attachées de
direction libérées sans abs genre ariane Vallet de larmes. Une comoretto sur le
retour d’âge. Un Kevin Lagrange sans hangar pour ranger le tracteur. Pitoyable cohorte
de pimbêches, dépourvues d’autorisation d’enseigner jouant aux prétentieuses.
Des créatures douées de peu d’esprit, habitant rue de la Lune, s’affichant par
leurs extravagances, recherchent la considération générale, en s’imaginant
propres à tout parce qu’elles éprouvent de la gène dans leurs finances. Quel
désastre lorsqu’elles évoquent les astres. Voici donc une première oraison
funèbre pour l’astrologie judiciaire.
« J’ai le regret de vous informer
que l’établissement privé d’enseignement à distance, dénommé institut d’études
astrologiques de Nantes, n’a fait l’objet à ce jour d’aucune déclaration
d’existence auprès des services de l’académie. Ni non plus d’un contrôle
pédagogique de ses programmes ».
En peu de mot Alain de Si…se trouve catalogué en chevalier d’industrie. Même
réponse pour son académie de Grasse, inconnue au bataillon. Kevin Lagrange a
beau étaler sur les pages de son adresse internet ses titres qui ne valaient déjà pas
grand-chose, comme certificats niveaux 1, 2 et 4, astrologie psychologique
nantes, astrologie boursière, karmique etc…aujourd’hui tout cela ne vaut plus
rien du tout. Gassendi pourrait lui exposer sa critique fondamentale, s’il
n’était déjà mort : «toutes les
astrologies se valent, peu importe leurs noms, car leurs fondements sont
communs». Aucune d’entre elles ne marche. Il leur faudrait avoir des jambes
pour commencer, ce qui leur manque. Dans le cas de Kevin Lagrange le recruteur
peut lui opposer l’argument supplémentaire suivant. Vous déclarez une maîtrise
d’Histoire Paris IV-Sorbonne en 1996, et vous vous engagez dans l’astrologie
psychologique sans réfléchir un tant soit peu à votre engagement. Il y a lieu
de douter sérieusement de vos capacités intellectuelles pour occuper un poste.
Car en 1536 l’astrologue de François 1er faisait l’actualité à Paris
pour son adaptation de l’astrologie de l’analyse des rêves, 4 siècles avant les
théories de Freud. Il en résulta un grave échec. Ainsi que la condamnation de
cette théorie par la Sorbonne. Comment un maître en histoire, en 1996, peut-il
faire une telle impasse? Alors qu’il dispose des moyens nécessaires pour
effectuer des recherches approfondies. L’astrologie, adaptée par des marchands,
selon Freud, Jung et Lacan était mise au point par les Sumériens, sans les
théories psychanalytiques, lesquelles n’apportent rien de plus. Entre cette
période, et celle de l’astrologue Belge de François 1er, déjà un
Vanaise de cette époque, s’intercale Artémidore d’Ephèse avec son analyse des
rêves. Un universitaire diplômé s’engageant dans une telle aberration ne mérite
pas le papier sur lequel son diplôme est imprimé.
«Ce grand homme est mort…Ce sage a dominé aux Astres, il s'est mis dans l'indépendance de la fortune. Mais il n’a point trouvé d'arc, de force,
ni de prudence
pour éviter le
coup fatal qui l'a enlevé d'entre les vivants. Il a donné plusieurs formes
avantageuses à sa vie, il l'a rendue régulière,
heureuse, honnête—,tranquille mais il n'a pas su la rendre immortelle».
Quelles violences les
commerçants actuels de l’astrologie doivent-ils redouter ?
Après la phase de plusieurs mois, à
quelques années, dans le pire des cas, les clients bernés par les astrologues
se réveillent un jour comme le fit Gérard Labarrère en 9 mois, après
traitements médicamenteux. Plus simplement ils retrouvent leurs esprits. Vient
alors la période de mise en œuvre des responsabilités. Faire croire que les
pépins sont dus à Uranus, les petits bonheurs à Vénus, et les mauvais coups du
sort à Mars ne dure qu’un temps. Notamment lorsque les «enseignantes et les
enseignants» n’ont ni la compétence nécessaire, ni le bagage intellectuel
suffisant pour expliquer les origines et les causes des travers de l’existence.
Alors un mouvement naturel, s’enclenche, celui de faire payer les mois, ou les
années, inutilement occupés à engraisser et entretenir une ou un parasite à ses
frais. Cela s’appelle sortir de l’asservissement mental. La réplique d’un film
célèbre catégorise les réactions en 2 groupes : « il y a ceux qui téléphonent, et il y a ceux qui se déplacent ».
Il y a aussi celles et ceux qui ne font ni l’un ni l’autre. Statistiquement il
existe 60% de chances qu’il en résulte une procédure, ou un règlement de compte
plus brutal, genre cassage de gueule. Dans 60% des cas cela laissera des
traces. Le meilleur conseil à suivre est de souscrire une assurance pour
couvrir les dégâts. Le consommateur dispose
de moyens que l’astrologue ignore le plus souvent. Les associations
style fdaf, rao, giani, altair, et autres en feront aussi les frais. Ce sont
les violences scolaires du 3e type, non encore filmées par Claude
Lelouch.
« Il a élevé
des édifices, il a trouvé des Arts et des Sciences, il a fait des Lois, il a
établi des Gouvernements qui subsisteront
durant plusieurs siècles, cependant sa vie s'est consommée en 58 années avec le regret de voir qu’il donnait à ses effets plus
d‘existence qu’il ne s'en pouvait conserver pour lui-même. Ah mort, Il semble
que ta rigueur se plaise à ruiner les grands desseins par des surprises qui désarment toutes les
forces et qui renversent tous les conseils » Oraison funèbre prononcée sur la
mort de Monseigneur l’éminentissime Cardinal Duc de Richelieu, à Pontoise, en
1643