jeudi 22 juin 2017

Quand l'affaire Gregory Villemin met l'astrologie KO











Les rebondissements, 30 ans après les faits, de l’affaire Grégory, début juin 2017, ravive une plaie non cicatrisée, restée vive, au flanc de l’astrologie. Celle de son échec, devenu aussi le marqueur du début de sa lente agonie depuis le milieu des années 1980.

De quoi s’agit-il ?
Au milieu des années 1980, l’ex revue Vous et votre Avenir, pensait faire un tabac éditorial, en publiant un dossier complet dans son numéro 33 de mars 1986 sur l’affaire Grégory. Une édition spéciale hors-série promettait de révéler, à ses lecteurs, ainsi qu’au public, la part du secret caché par les protagonistes du drame. Un mystère accessible uniquement par les moyens de l’astrologie. Trois astrologues, soi-disant bardés de l’expérience nécessaire, présentés par la revue comme les plus chevronnés dans leur spécialité, étaient mis à contribution pour livrer, à la curiosité générale, les noms des assassins du petit Grégory Villemin. En se servant d’un nouvel outil considéré comme le plus efficace « l’astropsychologie ». La revue, dans son édition de mars 1986, sans surprise, accusait les parents du meurtre. C’était écrit dans les astres disait-elle.

Indignés par le procédé, consistant à livrer en pâture, à la curiosité du public, leur portraits astrologiques, agrémentés de commentaires déplacés, les époux Villemin saisissaient la justice afin d’obtenir la condamnation de la revue, et de ses astrologues. Lesquels les désignaient au public en qualité d’assassins de leur enfant, selon les astres. Alors que l’enquête pénale était en cours, et qu’aucune culpabilité n’était prononcée dans le dossier judiciaire.

Le TGI de Paris, par décision de novembre 1986, condamnait la revue et ses astrologues à verser à chacun des parents du petit Grégory la somme de 5 500 euros environ, le chiffre était de 30 000 Frs de l’époque.

La première décision, accordant une réparation aux personnes physiques, pour publication de leur portrait astrologique dans une revue, sans leur accord trouve son origine dans l’affaire Grégory. D’autres décisions suivront ensuite, pour des motifs similaires, au cours des années 1990, notamment les jurisprudences Claire Chazal.

Le fait est ignoré des astrologues, les particuliers depuis 1986, sont en droit d’obtenir une indemnisation en justice, sous forme de dommages et intérêts, pour la publication de leurs portraits astrologiques sans leur accord, notamment aussi sur internet. Les astrologues peu bavards, se taisent encore plus, lorsqu’ils sont condamnés, ce qui expliquent l’opacité du silence sur ce sujet délicat relatif au droit de la personnalité. La décision Villemin était inconnue jusqu’en 2015, année où elle fut publiée dans le livre « Litiges et controverses du contentieux astrologiques ».

Refusant les termes de la décision du TGI de Paris, les 3 astrologues, et le directeur de publication de la revue Vous et Votre Avenir appelèrent alors devant la Cour. Il eut été plus sage, de réclamer d’abord au tribunal une décision interprétative de celle qui avait été rendue, c’est gratuit, pour ensuite, éventuellement, envisager de faire opposition, afin de contraindre le tribunal à rejuger, si nécessaire, au lieu de se lancer inconsidérément tout de suite dans la voie de recours d’un appel, ne permettant plus ensuite de faire marche arrière.

Ce sont dans ces conditions d’une réflexion sommaire, que les parties se retrouvèrent une seconde fois en justice, devant la Cour d’Appel de Paris. Cette fois Vous et Votre Avenir, et ses 3 astrologues maison, usèrent d’un moyen nouveau, en guise d’argument, sans modifier leurs demandes initiales. Car en appel ce n’est pas possible. Ce moyen était le suivant « dire et juger que la révélation du thème astrologique ne relève pas de la vie privée des personnes, mais de la fiction ». Ainsi l’astrologie tenait deux discours simultanément. Pour ses adeptes, le thème astrologique est vrai. Pour ses adversaires, et les juges, « l’astrologie c’est du roman ». Les juges se fâchèrent, au motif que l’astrologie prétend décrire la personnalité par les planètes et qu’on leur soutenait qu’il n’en était rien. Afin de révéler une part de secret. Alors qu’en réalité, les commentaires portent atteinte au droit de la personnalité, notamment à la dignité et à l’intégrité des individus en blessant la sensibilité des personnes concernées. Car l’outil employé de la lecture par les planètes est inadapté. L’astropsychologie ne marche pas. Le symbolisme du langage astrologique est FAUX dans toutes ses applications.

Lorsque l’on expose cette décision aux astrologues leur réaction immédiate consiste à se braquer. Puis à refuser ensuite tout échange, en se drapant avec arrogance dans la posture du paria incompris. Au début nous pensions qu’il s’agissait d’une attitude sectaire. Puis, en analysant, nous découvrîmes qu’il s’agit d’une réaction de défense immunitaire de type oubli. Ayant l’inconvénient majeur d’aggraver la tendance des astrologues à se réfugier dans l’autisme. Accroissant aussi, sensiblement chez eux, le développement des maladies mentales. L’astrologie relève du paradoxe de Hempel, nécessitant des instances de confirmation. Face à une instance de non confirmation, l’astrologue lambda ordinairement convivial se referme brusquement comme une huitre. La condamnation de l’astrologie, par les juges, équivaut à une instance de non confirmation. Au lieu de chercher à en comprendre les raisons, et, éventuellement envisager de remédier aux difficultés par des améliorations substantielles, l’astrologue devient autistique en restreignant ses interactions sociales. Avec l’inconvénient de développer des attitudes inflexibles augmentant le retard intellectuel. Ce qui explique que l’astrologie règresse. Ce mouvement s’observe depuis le milieu des années 1980 mesuré par plusieurs sondages de type COVERA, en France, comme aux Etats-Unis. L’affaire Grégory, de ce point de vue, constitue aussi un marqueur du début de ce déclin. Les parents furent blanchis, l’astrologie échoua.

Les personnes curieuses de s’informer trouveront le texte de l’arrêt, Vous et Votre Avenir, de décembre 1987, dans le livre Litiges et controverses du contentieux astrologiques avec des commentaires, ainsi que des indications sur d’autres décisions similaires. Nous savons que peu de personnes seront intéressées, y compris chez les sympathisants actuels de l’astrologie, car ils sont incapables de surmonter le trouble de la perturbation autistique.

Vous et Votre avenir, et ses 3 astrologues, furent condamnés en appel à payer à chacun des 2 parents du petit Grégory le double de la somme de première instance, l’équivalent de 10 000 euros chacun. Soit au total la somme de 80 000 euros. Puis la revue cessa sa parution, disparaissant des kiosques. Un éditeur atypique tenta de relancer le titre sans obtenir de succès. Les astrologues, bien entendu, ne parlèrent jamais de la jurisprudence Grégory, c’est bien dommage pour eux.

ϕ claude thebault 06/2017

Affaires Litiges et controverses du contentieux astrologique
isbn 9782901149040 130 pages 148x210 prix 13,32 euros Sommaire Hypertexte
Le contentieux de l’astrologie intéresse plusieurs domaines de la vie quotidienne. Médecine, enseignement à distance, vie privée, atteintes aux droits de la personnalité, qualification professionnelle. En affectant aussi des troubles psychologiques et psychiatriques.
A partir d’exemples de jurisprudence (bourse,finance, fiscalité publique, droit judiciaire privé) Claude Thebault  illustre les perturbations suscitées par l’astrologie dans la société.


mardi 20 juin 2017

Malfaisances Musicales de France










Comment gagner de l'argent sans faire de concert, ni mixer dans les clubs à la mode comme un DJ ? Simplement il suffit de proposer des compositions musicales thérapeutiques. L'idée est antique puisque Platon et Pythagore en sont les premiers promoteurs. Peu importe le prestige intellectuel des initiateurs, ces idées caractérisent des malfaisances. En voici les raisons 

les musiciens désargentés financent leur train de vie avec la musique thérapeutique pour gogo

D
es musiciens, en mal d’audience, inaugurent, depuis le début de 2017, un nouveau programme inédit de malfaisances sonores. Consistant à passer des annonces, dans divers supports grand public, afin d’attirer l’attention des consommateurs sur leurs prestations en matière de santé.

Ces musiciens proposent des cd musicaux à des fins thérapeutiques.

Les deux premières offres présentées sur le marché, via des magazines, ou des supports de programme de télévisions, s’intéressent à ce que ces auteurs nomment des « fréquences de guérison ». Au Collège de France Guy Patin écrivait pour « revenir de maladie en santé ».

Des musiques de méditation, ayant deux finalités.

La première consiste en un dépôt Sacem afin de déclarer la composition, et son auteur, pour percevoir des royalties, dans l’éventualité où les sonorités seraient reprises, en entier, ou par extraits par exemple sous forme de clip sonores de téléphones portables.

La seconde propose aux consommateurs vulnérables des sons susceptibles de les guérir d’un rhumatisme, d’une arthrose, de problème d’estomac ou de toute autre pathologie, y compris mentale. Cette offre se base sur des travaux publiés depuis 2013 selon lesquels les acides aminés dans l’organisme humain répondraient à un codage de type musical dénommé protéodie. A partir d’une donnée aussi sommaire, banalisée dans des magazines de vulgarisation grand public, il est aisé en fin de chaîne de déduire, que le consommateur pense qu’il lui suffit de commander une musique, de l’écouter sur son lecteur de cd afin de se soumettre à un traitement pour se soigner. L’idée est très ancienne puisque Pythagore affirmait avec sa métrique musicale que le son avait cet effet. Certes Pythagore est à l’origine des mathématiques du son, toutefois il n’est pas l’inventeur du théorème de géométrie qui porte son nom, qui était connu dans l’antiquité avant lui. Il a laissé après sa mort un certain nombre de bourdes qui ont considérablement retardé le progrès des connaissances avec ses théories d’harmonie notamment. Car la réalité physique est inharmonieuse.

Une proposition toute récente, du 14 juin 2017, apporte une nouvelle forme de thérapie aux consommateurs des produits du ciel, puisqu’un de ces musiciens de la méditation transcendantale propose, rien de moins que la musique thérapeutique des planètes. Sous la forme du décodage des sons émis par les planètes du système solaire.

Cette fumisterie est, elle aussi très ancienne, puisqu’on la doit à Platon. On peut-être philosophe et pour autant raconter des âneries. Les Sceptiques démentirent l’affirmation de Platon et le sujet fut oublié jusqu’à ce qu’un nouvel abruti de même espèce, l’astronome Kepler, se mit en tête de réunir Platon et Pythagore en composant Harmonia Mundie, la partition des sphères célestes de l’espace interplanétaire. La partition de Kepler existe. Faites une requête Google et vous verrez les lignes de solfège de sa musique. Quatre siècles passèrent jusqu’à ce la Nasa eut l’idée d’envoyer des sondes dans l’espace avec les programmes Explorer, Voyager et Apollo, à partir des années 1970. C’est ainsi qu’une sonde mit en évidence qu’aucun son ne traverse l’espace d’une planète à la Terre. Bien entendu les astrologues se turent sur le sujet, eux qui affirment que les planètes ont des pouvoirs psychiques -notamment Maurice Nouvel- alors que depuis 1628 Charles de Condren avait théorisé, après étude, pour le cardinal de Richelieu que les planètes sont des corps physiques sans effets psychiques ni psychologiques. Jean Baptiste Morin scotché resta lui aussi sans réplique dans l’Astrologia Gallica qui lui est attribuée, à tort, que dans les Remarques Astrologiques de 1654 dont il est l’auteur et l’éditeur.

L’espace est insonorisé à raison du fait que l’on se trouve dans un volume constitué de 3 particules par cm3 et que cet environnement dépourvu d’air ne conduit pas le son. Quant aux planètes, les sondes orbitales n’ont jamais relevé de productions sonores, contrairement à un article paru en 1932, dans la presse quotidienne Française, selon lequel les sons jouissifs de Vénus, simulant l’acmé, avaient été captés par le radar d’un télescope, sous la forme de la musique du plaisir sexuel. La presse info géné est souvent facétieuse.

Pour clore le sujet des fréquences musicales de traitement retenez une information utile. Le 16e du l’article L.121-4 -le code de la consommation fut toiletté par le parlement du président Hollande- dispose :
  16° D'affirmer faussement qu'un produit ou une prestation de services est de nature à guérir des maladies, des dysfonctionnements ou des malformations

Constitue le délit pénal de l’article L.132-2 « Les pratiques commerciales trompeuses mentionnées aux articles L. 121-2 à L. 121-4 sont punies d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 300 000 euros». C’est bien beau de l’écrire et que fait-on avec ça ? Des cocottes en papier ?

Le code de la consommation dispose aussi en son article L.121-18 :
« Les dispositions de la présente section sont d'ordre public. »

Si vous êtes prospecté par des malfaisances de la musique, vous proposant des sonorités similaires. Ou si vous en avez acheté, et que l’on refuse de vous rembourser l’argent, adressez-vous à la ddpp de votre département en précisant les textes de loi cités. Les agents de la répression sont compétents pour s’en occuper.

Article L132-2
Les pratiques commerciales trompeuses mentionnées aux articles L. 121-2 à L. 121-4 sont punies d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 300 000 euros.
Le montant de l'amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du délit, à 10 % du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits, ou à 50 % des dépenses engagées pour la réalisation de la publicité ou de la pratique constituant ce délit.


gdb

DROITS INTELLECTUELS
le contenu de cet article est protégé par le régime du droit d'auteur
http://astroemail.com/blog/droits-intellectuels.html
dont vous trouverez le détail à l'adresse. Reproduction interdite


CARACTERE PLURALISTE DE L'EXPRESSION DES COURANTS DE PENSÉE ET D'OPINION
les textes de ce site d'informations et de renseignements juridiques à caractère documentaire sont conformes à l'article 1er de la LCEN loi du 24 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique
Le droit français considère les arts divinatoires en qualité en qualité d'exercice d'escroquerie par activité selon la définition donnée au Dalloz Pénal 2017 en commentaire de l'actuel article 313-1 définissant l'escroquerie, page 1045, notice 153.
Le même commentaire était publié en notes de l' ancien article 405 escroquerie du code Pénal Dalloz -page 589 Dalloz code Pénal 1992-

Ce site traite, la voyance ainsi que les pratiques des arts divinatoires, en qualité d'escroquerie dès lors que, contre argent, des actes destinés à persuader les crédules, de l'existence de pouvoirs oraculaires, sont engagés.

NOR: ECOX0200175L
Version consolidée au 04 avril 2016
TITRE Ier : DE LA LIBERTÉ DE COMMUNICATION EN LIGNE
Chapitre Ier : La communication au public en ligne.
Article 1
I, II, III : Paragraphes modificateurs.
IV - Ainsi qu'il est dit à l'article 1er de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, la communication au public par voie électronique est libre.
L'exercice de cette liberté ne peut être limité que dans la mesure requise, d'une part, par le respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d'autrui, du caractère plurialiste de l'expression des courants de pensée et d'opinion et, d'autre part, par la sauvegarde de l'ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de service public, par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication, ainsi que par la nécessité, pour les services audiovisuels, de développer la production audiovisuelle.
On entend par communication au public par voie électronique toute mise à disposition du public ou de catégories de public, par un procédé de communication électronique, de signes de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou de messages de toute nature qui n'ont pas le caractère d'une correspondance privée.
On entend par communication au public en ligne toute transmission, sur demande individuelle, de données numériques n'ayant pas un caractère de correspondance privée, par un procédé de communication électronique permettant un échange réciproque d'informations entre l'émetteur et le récepteur.
On entend par courrier électronique tout message, sous forme de texte, de voix, de son ou d'image, envoyé par un réseau public de communication, stocké sur un serveur du réseau ou dans l'équipement terminal du destinataire, jusqu'à ce que ce dernier le récupère.

dimanche 11 juin 2017

Djemaro et Vinci les 2 humanitaires de l'astrovoyance











La proposition de l'astrovoyance humanitaire fut inventée le 15 janvier 1935 par Djemaro.
Réaffirmée en août 1967 par Vinci. Que faut-il en penser?



http://www.astroemail.com/astrodiko/bonimensonges.html